ART DE VIVRE ET CULTURE

La Mauritanie offre au visiteur le spectacle d’un étonnant mélange de modernité et de maintien de traditions séculaires, originales et insolites. Il est toujours intrigué par la profusion d’objets affirmant une bédouinité qui ne se laisse pas intimider par l’urbanisation et la modernité.  Tentes sur les toits des maisons, dans leur cour intérieure ou sur le bord de la route, outres pendues à l’entrée de certaines demeures pour que le passant puisse boire, familles prenant le frais sur une natte traditionnelle devant la maison, troupeaux de chameaux baraqués à proximité de villas à l’architecture contemporaine etc., les manifestations de l’attachement des « fils des nuages » à leur mode de vie traditionnel se ressentent partout en ville.

Les mauritaniens perpétuent aussi beaucoup de comportements et de valeurs qui font leur identité et leur singularité, comme cette hospitalité légendaire, qui, pour eux est une valeur cardinale et qui fait que l’hôte est reçu à bras ouvert dans chaque demeure, qu’il s’agisse d’une villa cossue de Nouakchott ou d’une légère tente de toile battue par les vents en plein désert.

Il y sera immanquablement convié à partager les trois verres de thé traditionnel, dont la préparation obéit à un rituel dont l’objectif premier est la convivialité et le partage. Ce cérémonial, modeste mais bien codifié, est le sujet d’innombrables poèmes, de proverbes et de maximes. Pour qu’il soit vraiment apprécié, le thé doit obéir à la célèbre règle des trois « j » : Jemaa (assemblée) Jarr (prendre son temps), Jmar (de la bonne braise). Il faut donc boire le thé en bonne compagnie, en prenant son temps et le préparer sur un bon feu.

Nonchalamment accoudés sur des coussins, drapés dans leurs vastes grands boubous ou leurs melhfas, la séance de thé est l’occasion de deviser, en bonne compagnie, de différents sujets, de réciter des poèmes, de parler histoire ou de raconter des anecdotes.

Cet étonnant attachement indéfectible aux racines et à un ancien mode de vie marqué par la liberté et les grands espaces, dont la nostalgie est continuellement ravivée par les entraves de la vie sédentaire des centres urbains, fait que les mauritaniens ont su créer une harmonieuse symbiose entre la culture nomade et la modernité.